Créée à la toute fin des années 1970, l’ingénierie de formation est un concept relativement nouveau. Elle ne cesse donc d’évoluer au gré des découvertes des chercheurs en sciences de l’éducation. Il s’agit d’un ensemble de méthodes et démarches, qui permettent de construire des dispositifs et des actions de formation, afin d’atteindre un objectif précis. Thierry Ardouin, professeur à l’université de Rouen et expert en formation professionnelle, identifie quatre étapes au sein de l’ingénierie de formation : analyser, concevoir, réaliser et évaluer.
Première étape : Analyser la demande de formation et les besoins
La première étape de l’ingénierie de formation, comme la pratique par exemple l’agence de digital learning Nell & Associés, consiste à prendre connaissance des besoins et du contexte du projet de formation. Concrètement, il s’agit de déterminer l’écart entre les objectifs définis par la direction des ressources humaines et la direction générale et les compétences actuelles des collaborateurs. Ce différentiel constitue un besoin qu’il faut combler.
Différentes méthodes sont utilisées : entretiens, évaluations des formations précédentes, débats et confrontations d’opinions, recueil d’informations, etc. La finalité de cette étape est de construire un cahier des charges précis, qui détaille les objectifs concrets, la population visée, les contraintes en termes de budget et de délais, ainsi qu’une première approche du contenu de la formation.
Deuxième étape : Choisir les dispositifs de formation
Cette deuxième étape permet au responsable formation de formaliser le programme de formation et de choisir les outils pédagogiques nécessaires. Concrètement, il s’agit de déterminer ce qui peut être réalisé, par rapport à ce qui est souhaité par l’entreprise, qui est détaillé dans le cahier des charges.
Plusieurs outils sont utilisés par le responsable formation : le budget prévisionnel, les référentiels de compétence, les catalogues de formation des OPCA, le cahier des charges, etc. Il peut s’appuyer sur différents acteurs, comme les responsables comptables et financiers de l’entreprise ou les OPCA.
Troisième étape : Piloter et animer un plan de formation professionnelle
Cette troisième étape représente le cœur de tous les projets de formation professionnelle. Il s’agit de la réalisation d’une action de formation qui vise à faire acquérir de nouvelles compétences aux collaborateurs ou aux apprenants. L’homme-clé de cette étape reste bien le responsable formation. Celui-ci anime les sessions et coordonne les formateurs. Il pilote également le plan de formation.
Il doit ainsi assurer une médiation entre l’entreprise, les salariés formés et l’organisme de formation, mais aussi surveiller le budget et le respect des délais. De nombreux acteurs sont aussi mobilisés durant cette étape : responsables financiers ou comptables, organismes de formation, formateurs, OPCA, apprenants, etc.
Quatrième étape : Organiser l’évaluation de la formation
Cette quatrième étape est essentielle. Elle permet de mesurer l’efficacité des actions de formation menées jusqu’à présent et l’atteinte des objectifs et, in fine, de valider le plan de formation de l’entreprise. Tous les acteurs sont concernés : organisme de formation (interne ou externe, comme Nell & Associés partenaire du CAFEL), formateurs, etc.
Cette évaluation peut être qualitative : par exemple, le niveau de connaissances des apprenants peut être évalué. Elle peut aussi être quantitative : des indicateurs, notamment financiers, sont alors utilisés. En fonction des résultats de cette étape, des actions correctives sont mises en œuvre pour améliorer la politique de formation de l’entreprise.
L’ingénierie de formation constitue donc un processus itératif et interactif : les apports de la phase d’évaluation sont utilisés pour enrichir les trois autres. La finalité de ce processus reste d’améliorer la politique de formation professionnelle de l’entreprise. L’ingénierie de formation peut par exemple être appliquée pour une formation de préparateur automobile.