La Vierge Marie est souvent représentée vêtue d’un manteau bleu et d’une robe blanche. Et de toute évidence, c’est une règle immuable. Quelle est la symbolique de ces couleurs ? Sont-elles sacrées ? Représentent-elles la pureté, la féminité ou la virginité ? Les réponses ici.
Le culte de la Vierge Marie : les objets religieux qui la représentent
Si tous reconnaissent la Vierge Marie comme la mère de Jésus, son culte reste un sujet de discorde entre les églises. En pratique, les Anglicans, les catholiques et les Orthodoxes la vénèrent alors que les protestants la considèrent uniquement comme la mère de Jésus, sans lui vouer de culte particulier.
Quoi qu’il en soit, la majorité des chrétiens ayant dédié un espace à la prière chez eux y apposent des représentations de Marie. D’ailleurs, si vous cherchez une statue de la Vierge Marie pour orner votre coin de prière ou pour offrir à un proche, privilégiez les boutiques en ligne spécialisées dans les objets religieux. Les statues de la Vierge Marie se déclinent le plus souvent en résine, une matière particulièrement résistante. Quelle que soit la taille de la statue, veillez à définir un endroit calme et isolé pour votre coin de prière. Évitez autant que possible les lieux de passage, car vous aurez besoin de concentration et de tranquillité.
Si le cœur vous en dit, et que vous disposez de l’espace nécessaire, vous pouvez également dédier une pièce entière pour la prière, en décorant l’endroit de façon à instaurer une ambiance paisible. La statue de la Vierge trouvera ainsi sa place sur une table, tandis que les images religieuses et les crucifix seront accrochés au mur. Rajoutez des bougies et des encens religieux pour rendre le lieu spirituel. Chaque membre de votre famille pourra ainsi s’y recueillir sereinement.
Pourquoi la robe de la vierge est-elle bleue ?
Quelle est la véritable raison derrière la couleur bleue du manteau de la Vierge Marie ? Nous sommes nombreux à penser que le bleu est une couleur sacrée, qu’elle symbolise la pureté ou encore la féminité. Détrompez-vous, la raison est beaucoup moins romanesque. En effet, ce pigment bleu fut décidé à une certaine époque où l’Église était focalisée sur sa communication et sur le prosélytisme.
Pour “séduire” de futurs chrétiens, elle commanda des œuvres grandioses et hors de prix aux artistes, aux peintres et aux musiciens. La couleur bleue, dénommée lapis-lazuli, était ce qui faisait de mieux puisque ce pigment était très coûteux. Elle était réservée aux personnages sacrés les plus symboliques, dont la Sainte Vierge. Depuis, cette image de la Vierge Marie vêtue d’une robe bleue perdure.
La symbolique des couleurs des vêtements de la Vierge depuis l’Antiquité
Bien que la couleur bleue soit souvent utilisée pour symboliser le manteau de la Sainte Vierge, il existe quelques exceptions. Ainsi, vous avez certainement déjà observé des statues où la Vierge portait une robe rouge. Ce n’est pas un hasard, puisque le rouge fut longtemps considéré comme le symbole du pouvoir suprême à Rome. L’on confère alors les insignes de la royauté spirituelle à la Sainte Vierge en la parant d’une robe rouge. Cette couleur définit surtout le lien de la mère de Jésus avec le monde terrestre. Néanmoins, sa robe rouge est rehaussée d’un manteau bleu, une couleur qui représente la spiritualité.
Il arrive également que les statues de la Sainte Vierge arborent une robe de couleur blanche. Pour les Romains, cette couleur représente la consécration, la virilité ainsi que le pouvoir. Les chrétiens considèrent quant à eux le blanc comme le symbole d’une vie nouvelle. D’ailleurs, dans la représentation chrétienne, les vêtements du Christ sont également de couleur blanche.
Les couleurs et le christianisme
À l’instar du bleu, de nombreuses couleurs revêtent une signification particulière pour les chrétiens. C’est le cas notamment du vert qui représente l’état de grâce, ainsi que la fertilité de la terre. La couleur rouge pourpre est quant à elle associée à la passion du Christ. D’ailleurs, le pourpre royal est présent sur les vêtements de la représentation du Christ Pantocrator. Cette couleur évoque également le supplice des martyrs, mais surtout la foi et le feu. Et depuis le pape Paul II, le rouge pourpre scelle la plénitude de sacerdoce.
Les couleurs emblématiques comme le bleu ciel et le vert sont souvent associées dans les mosaïques chrétiennes et byzantines. Et bien évidemment, nous retrouvons la couleur bleue sur les vêtements de la Vierge qui est ainsi considérée comme une reine. Sinon, la couleur rouge est de mise pour la mère de Dieu.
La couleur blanche revêt aussi une importance particulière dans la religion chrétienne. Elle est généralement portée par les baptisés et par le vicaire du Christ sur la Terre. En outre, le bleu foncé est souvent utilisé pour les fresques, ce qui n’est pas étonnant puisque cette couleur évoque un caractère céleste. Elle est souvent opposée au noir qui représente la perdition ou encore les anges déchus.
La symbolique des couleurs liturgiques
À la base, les couleurs liturgiques n’étaient qu’au nombre de quatre. Ces dernières se sont ensuite subdivisées pour donner sept couleurs bien distinctes : noir, jaune, blanc, rouge, vert, azur et pourpre. Il faut aussi compter sur les nuances intermédiaires comme le gris (mélange de noir et de blanc) et le vert (mélange de jaune et de bleu).
Le blanc
Dans la liturgie, le blanc est attribué à l’Eucharistie, au Christ, à la Vierge, ainsi qu’aux saintes femmes. D’un point de vue iconographique, cette couleur évoque la gloire, la joie, l’innocence, la chasteté, mais aussi le martyre. Chez les catholiques, le blanc est à l’honneur durant les fêtes : Noël, Jeudi Saint, Pâques, Sainte Trinité, Sacré-Cœur, Assomption, Toussaint et Christ Roi.
Le bleu
Cette couleur liturgique est particulièrement associée à la Sainte Vierge et au Saint-Sacrement. Il n’empêche qu’elle désigne aussi le deuil. Les artistes l’utilisent pour peindre les fonds des mosaïques afin d’exprimer le ciel. Par ailleurs, le bleu se retrouve sur les voûtes de nombreuses églises datant du 10e et 15e siècle.
Le jaune
Le jaune était une couleur liturgique très prisée au Moyen Âge. Elle symbolise la gloire, mais pas seulement. En effet, le jaune évoque l’inquiétude, ainsi que le souci. Cette couleur est également utilisée pour représenter les vêtements de Joseph.
Le pourpre
Cette couleur est réservée aux souverains, au Christ et à sa passion. Le trône du Saint-Sacrement se pare aussi de pourpre, tout comme le pape et ses cardinaux.
Le gris
Le gris cendré représente la pénitence et la mort. Cette couleur qui exprime la douleur, elle est ainsi associée à la crucifixion. C’est pourquoi les chrétiens appliquent des cendres sur leur front en signe de pénitence durant le jour des Cendres.
Le noir
La couleur du deuil reflète la mort, les ténèbres, la nuit, mais aussi la tristesse. Elle est souvent citée dans l’Apocalypse comme l’un des quatre fléaux. Et selon Saint-Benoît, le noir désigne le démon.
Le rouge
Le rouge n’est autre que la couleur de l’Esprit Saint, des Séraphins embrasés, de la charité et du feu. Les catholiques portent généralement du rouge pour le dimanche des Rameaux, le dimanche de Pentecôte ainsi que Vendredi Saint.
Le marron (tanné)
Le tanné a souvent remplacé le cendré dans la liturgie. Cette couleur est en effet présente sur les vêtements des Carmes et des Franciscains qui font pénitence.
La symbolique des couleurs selon Artémidore
Ayant vécu au IIe siècle après J-C, Artémidore était un philosophe et écrivain syrien d’expression grecque. Il est surtout connu pour son ouvrage dénommé l’Onirocritique, axé sur l’interprétation des rêves. Ce philosophe y explique la signification des songes et y clame l’importance des couleurs.
Il y explique entre autres que la vision d’une personne portant des vêtements rouges présage les honneurs et la fortune. En revanche, le noir est associé au deuil, mais évoque surtout des survivants. Selon Artémidore, la vision de vêtements violets annonce une séparation.
Malgré cette signification plutôt fâcheuse, les catholiques considèrent le violet comme la couleur de la prière à la suite du concile de Nicée (325 apr. J.-C.).